Maladies à corps de Lewy : Le Professeur Kathy Dujardin nous explique…

Psychologue clinicienne et docteur en neurosciences, Kathy Dujardin est spécialisée en neuropsychologie.

Psychologue clinicienne et docteur en neurosciences, je me suis spécialisée en neuropsychologie. Je suis professeur à la faculté de médecine de Lille et attachée dans le service de neurologie et pathologies du mouvement du CHU de Lille. Mes travaux de recherche se focalisent sur les mécanismes à l’origine des troubles cognitifs et psycho-comportementaux liés à la maladie de Parkinson et aux syndromes apparentés. Je m’intéresse aussi à l’évaluation de ces troubles.

Quelle est l’importance des troubles cognitifs dans les maladies à corps de Lewy ?

Dans la démence à corps de Lewy, les troubles cognitifs sont au premier plan. La perte d’autonomie cognitive est l’un des critères primaires de diagnostic. Dans la maladie de Parkinson où la composante motrice est au premier plan, les patients présentent fréquemment des troubles cognitifs. Ils sont à l’origine d’un handicap important et parfois ignoré. Il est important de dépister dès que possible les troubles cognitifs dans ces pathologies pour améliorer la prise en charge des patients

La sensibilité du diagnostic des démences à corps de Lewy reste insuffisante, probablement parce que les critères majeurs ne sont pas toujours présents ou évidents. Le profil cognitif peut-il contribuer au diagnostic ?

La mise en évidence de fluctuations de l’attention, de troubles visuospatiaux et d’un syndrome dysexécutif sévère contribue de façon importante au diagnostic. Toutefois, il faudra encore améliorer la caractérisation de ce profil et surtout la sensibilité/spécificité des outils

Quand évoquer le diagnostic de démence à corps de Lewy en consultation mémoire ?

Face à un patient qui se plaint volontiers de troubles visuels, chez qui on observe des épisodes de déconnexion et dont l’entourage rapporte une nette tendance à la somnolence pendant la journée, il faut évoquer la démence à corps de Lewy. Les difficultés visu-constructives et l’échec aux épreuves évaluant les fonctions exécutives sont des éléments complémentaires qui doivent faire évoquer cette hypothèse.